Page:Doyle - Nouveaux Exploits de Sherlock Holmes.djvu/201

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je songeais mélancoliquement aux sous-bois de New-Forest ou aux galets de la plage de Southsea, où je ne pouvais aller, car mon dépôt à la banque commençait à être à sec.

Quant à mon ami, la campagne et la mer n’avaient pas pour lui le moindre attrait. Il aimait vivre au milieu d’une population de cinq millions d’hommes et à demeurer en contact avec elle, prêt à se mettre en mouvement à la moindre rumeur ou au moindre soupçon capable d’évoquer l’idée d’un crime.

Il ne comprenait pas les beautés de la nature, et la seule diversion qu’il s’accordait de temps à autre consistait à abandonner la trace du malfaiteur citadin pour suivre celle du criminel rustique.

Voyant Holmes trop absorbé pour causer, j’avais jeté de côté le journal qui m’ennuyait, et m’étais renversé dans mon fauteuil, pour me laisser aller à une douce rêverie. Mais soudain la voix de mon ami vint interrompre mon farniente.

— Vous avez raison, Watson, me dit-il, c’est une manière absurde de régler un différend.

— Parfaitement absurde, répondis-je ; puis,