Page:Doyle - Un crime étrange.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mais il ne vit rien, rien en dehors des cendres encore brûlantes. Le père, la fille, les animaux eux-mêmes, tout avait disparu. Cela n’était que trop clair ; une catastrophe soudaine, terrible, s’était abattue sur ses compagnons pendant son absence et les avait engloutis sans laisser d’eux aucune trace.

Anéanti par ce coup effroyable, Jefferson Hope sentit la tête lui tourner et dut s’appuyer sur son fusil pour ne pas tomber, Mais il était avant tout un homme d’action, et il surmonta rapidement cette faiblesse passagère. Saisissant dans le brasier un brandon enflammé, il souffla dessus pour en raviver la flamme et se mit à examiner minutieusement le lieu du campement. Le sol portait de nombreuses empreintes de pieds de chevaux ; c’était donc une troupe d’hommes montés qui auraient surpris les fugitifs et qui, d’après la direction des pas, avaient dû retourner ensuite à Salt Lake City. Avaient-ils emmené ses deux compagnons ? Jefferson Hope commençait à le croire, lorsque soudain en continuant à promener ses regards de tous côtés, il se prit à frissonner de la tête aux pieds ; près du camp, il venait d’apercevoir un renflement de terre rougeâtre qui certainement n’existait pas quelques heures auparavant. Il n’y avait pas à s’y tromper, ce ne pouvait être qu’une tombe fraîchement creusée. En s’en approchant, le jeune chasseur distingua un morceau de papier placé dans la fente d’un bout de