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UNE MOMIE QUI RESSUSCITE

Hastie, certes, était le premier aviron de son collège, et Smith le meilleur rameur, mais son examen très proche projetait son ombre sur lui et le retenait au travail, sauf quelques heures par semaine, diversion indispensable à sa santé.

Un amoncellement de livres de médecine sur la table, quelques ossements éparpillés, des modèles, et des gravures d’anatomie, indiquaient l’étendue et la nature de ses études, tandis qu’une paire de cornues et des gants de boxe, au-dessus de la cheminée, montraient par quels moyens, avec l’aide d’Hastie, il pouvait faire de l’exercice sur place, et dans l’espace de plus réduit.

Ils se connaissaient admirablement l’un l’autre, si bien qu’ils pouvaient maintenant rester assis dans ce silence apaisant qui est le plus haut développement de la camaraderie.

— Voulez-vous du whisky ? demanda enfin Abercrombie Smith entre deux bouffées de fumée. Il y a de l’écossais dans la carafe et de l’irlandais dans la bouteille.

— Non merci. Je suis venu pour les crânes. Je ne prends pas d’alcool lorsque je travaille ; et vous ?

— Je suis plongé dans mes lectures. Je pense qu’il vaut mieux m’en tenir là…

Hastie fit un signe d’assentiment, et ils retombèrent dans un silence satisfait.

— À propos, Smith, demanda Hastie, avez-vous