Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/103

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— On dirait une petite ville. À quelle époque était-elle peuplée ?

— L’homme néolithique,… la date nous manque.

— Que faisait-il ?

— Il menait paître son troupeau sur les pentes et, lorsque les armes de bronze remplacèrent les haches de pierre, il fouillait les entrailles de la terre à la recherche du zinc. Voyez cette grande tranchée sur la colline opposée… Voilà la preuve de ce que j’avance. Ah ! vous rencontrerez de bien curieux sujets d’étude sur la lande ! Excusez-moi un instant, docteur Watson,… c’est sûrement un cyclopelte !… »

Un petit insecte avait traversé le chemin et Stapleton s’était aussitôt élancé à sa poursuite.

À mon grand désappointement, la bestiole vola droit vers la fondrière, et ma nouvelle connaissance, bondissant de touffe en touffe, courait après elle, son grand filet vert se balançant dans l’air. Ses vêtements gris, sa démarche irrégulière, sautillante, saccadée, le faisaient ressembler lui-même à une gigantesque phalène.

Je m’étais arrêté pour suivre sa chasse, et j’éprouvais un mélange d’admiration pour son extraordinaire agilité et de crainte pour le danger auquel il s’exposait dans cette perfide fondrière. Un bruit de pas me fit retourner ; une femme s’avançait vers moi dans le chemin.

Elle venait du côté où le panache de fumée dénonçait l’emplacement de Merripit house ; mais la courbure de la lande l’avait cachée à mes