Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« — Non.

« — Moi non plus. Jusqu’à ce jour, je le jugeais sain d’esprit… Mais, à cette heure, je vous affirme que l’un de nous deux mérite une camisole de force. À propos de quoi en a-t-il après moi ?… Voilà déjà plusieurs semaines, Watson, que nous vivons côte à côte… Parlez-moi franchement… Y a-t-il un empêchement à ce que je sois un bon mari pour une femme que j’aimerais ?

« — Je n’en vois pas.

« — Stapleton ne peut arguer de ma situation mondaine… C’est donc ma personne qu’il méprise !… Qu’a-t-il contre moi ? Je n’ai jamais fait de tort à personne, que je sache ! Et cependant il ne m’autorise pas à toucher le bout des doigts de sa sœur.

« — Non ?

« — Si, et bien plus encore. Écoutez, Watson… Je ne connais miss Stapleton que depuis quelques semaines, mais, le jour où je l’ai rencontrée pour la première fois, j’ai senti que Dieu l’avait faite pour moi — et elle pareillement. Elle était heureuse de se trouver près de moi, je le jurerais ! Il passe dans les yeux des femmes des lueurs qui sont plus éloquentes que des paroles… Son frère ne nous permettait pas de rester seuls ensemble et, aujourd’hui seulement, j’ai saisi l’occasion de causer avec elle sans témoins.

« Notre rencontre l’a comblée de joie… mais ce n’était pas d’amour qu’elle désirait m’entretenir, et, si elle avait pu m’en empêcher, elle n’aurait pas souffert que je lui en eusse parlé.