Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/242

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Une plainte étouffée, un gémissement, partit de l’intérieur.

Holmes prit son élan et, d’un violent coup de pied appliqué à la hauteur de la serrure, fit voler la porte en éclats. Le revolver au poing, nous nous précipitâmes dans la pièce.

Nous ne vîmes rien qui ressemblât à l’affreux coquin que nous espérions y surprendre. Au contraire, nous nous arrêtâmes devant un objet si étrange, si inattendu, que nous en demeurâmes saisis pendant un moment.

Stapleton avait converti cette pièce en un petit musée. Dans des casiers vitrés, fixés au mur, cet être dangereux et complexe avait réuni ses collections de papillons et de phalènes.

Au centre, une poutre verticale soutenait l’armature de chêne vermoulu qui supportait les ardoises du toit. De cette poutre, pendait un corps si enveloppé, si emmailloté dans un drap qu’il nous fut impossible de reconnaître sur le moment si c’était celui d’un homme ou d’une femme.

Une première serviette enroulée autour du cou du pendu était fortement assujettie à la poutre par un clou. Une seconde enveloppait la partie inférieure du visage, laissant à découvert deux grands yeux noirs — pleins de surprise et de honte — qui nous regardaient avec angoisse.

Dans l’espace d’une seconde, nous eûmes tranché le bâillon, desserré les liens, et Mme Stapleton s’affaissait à nos pieds sur le parquet. Au moment où sa jolie tête retombait sur sa poitrine je dis-