Page:Doyle Chien des Baskerville.djvu/244

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mal, venez-nous en aide maintenant ; ce sera votre expiation.

— Il ne peut avoir dirigé ses pas que vers un seul endroit, répondit-elle. Au cœur même de la grande fondrière, il existe, sur un îlot de terre ferme, une ancienne mine d’étain. C’était là qu’il cachait son chien. Là, également, il s’était ménagé un refuge pour le cas où il aurait dû fuir précipitamment. Il y a couru certainement. »

Holmes prit la lampe et l’approcha de la fenêtre. Le brouillard en obscurcissait les vitres.

« Voyez, madame, dit-il. Je défie qui que ce soit de retrouver cette nuit son chemin à travers la grande fondrière de Grimpen. »

Mme Stapleton battit des mains ; ses lèvres se retroussèrent dans un rictus sinistre.

« Il peut y pénétrer, mais il n’en ressortira jamais ! s’écria-t-elle. Comment, par cette nuit épaisse, verrait-il les balises qui doivent le guider ?… Nous les avons plantées ensemble, lui et moi, pour marquer le seul chemin praticable… Ah ! s’il m’avait été permis de les arracher aujourd’hui, vous l’auriez à votre merci ! »

Il était évident que, pour commencer nos recherches, nous étions condamnés à attendre que le brouillard se fût dissipé. Nous confiâmes à Lestrade la garde de la maison et nous reprîmes, Holmes et moi, le chemin du château de Baskerville en compagnie du baronnet.

Impossible de taire plus longtemps à sir Henry l’histoire des Stapleton… Il supporta courageu-