Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/191

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qu’aucune autre de notre pays. Son visage rond, coloré, indiquait un naturel gai et enjoué, mais, à cet instant, les coins de sa bouche tombaient et indiquaient une détresse tant soit peu comique. Ce n’est toutefois qu’après nous être installés dans un compartiment de première classe, et avoir commencé de rouler vers Birmingham, que j’appris pourquoi il était venu s’adresser à Sherlock Holmes.

— Nous avons un trajet de soixante-dix minutes devant nous, dit Holmes. Je vous demanderai, monsieur Hall Pycroft, d’exposer à mon ami votre intéressante affaire, exactement comme vous me l’avez racontée, et avec encore plus de détails, si c’est possible. Je ne serai pas fâché d’entendre une fois de plus la série des événements qui se sont succédé. C’est une de ces affaires, Watson, qui peut présenter de l’intérêt, comme aussi le contraire, mais qui, au moins, offre certaines particularités de ce genre original qui vous attire autant que moi. Maintenant, monsieur Pycroft, je ne vous interromprai plus.

Notre jeune ami me regarda en clignant de l’œil, et commença :

— Le pire de l’histoire est que j’y joue un rôle idiot. Évidemment, cela peut finir tout à fait bien, je ne vois pas du reste que j’aie pu agir autrement, mais si j’ai lâché la proie pour l’ombre j’aurai évidemment été un grand sot. Je ne suis