Page:Doyle Souvenirs de Sherlock Holmes.djvu/81

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— Les fleurs me semblent être la raison de notre croyance intime en la bonté de la Providence, dit-il, le dos appuyé contre le volet. Nos facultés, nos désirs, notre nourriture, tout cela est réellement nécessaire à notre existence, tandis que la rose, c’est le superflu. Son parfum, sa couleur est le charme et non la condition de la vie. Il n’y a que la bonté qui donne le superflu et c’est pourquoi je répète que les fleurs prouvent la magnificence du Créateur.

Percy Phelps et son amie regardaient Holmes pendant ce discours ; la surprise et la désillusion se lisaient sur leurs figures. Lui restait plongé dans sa rêverie, la rose mousseuse entre les doigts.

Quelques minutes se passèrent ainsi ; puis la jeune fille rompit le silence :

— Voyez-vous, monsieur Holmes, un moyen quelconque de percer le mystère ? demanda-t-elle avec une nuance d’âpreté dans la voix.

— Oh ! le mystère !… reprit-il, comme s’il revenait brusquement aux réalités de la vie. Il serait absurde de nier que l’affaire est très obscure et très compliquée ; mais, je vous promets que je vais l’étudier et je vous ferai connaître les points qui m’auront frappé.

— Distinguez-vous une piste ?

— Vous m’en avez fourni sept ; mais il faut évidemment que je les contrôle avant de me prononcer sur leur valeur.