Hondschoote qui permit au général Souham, commandant la place de Dunkerque, de faire lever le siège.
Souham avait pour aide de camp un tout jeune officier nommé Hoche. Celui-ci, au cours du siège, avait fait preuve de qualités si brillantes qu’on le nomma commandant de l’armée de la Moselle.
D’autre part, le général Jourdan battait les Autrichiens à Wattignies et débloquait Maubeuge. Lyon était emporté d’assaut. Kléber, avec nos amis de la 9e demi-brigade, battait les Vendéens à Cholet.
L’espoir semblait donc revenir ; mais, d’un autre côté, nous perdions les lignes de Wissembourg.
On touchait à la fin de l’année 1793, et le Comité de salut public voulut, malgré l’hiver qui commençait, réparer cet échec.
Hoche reçut l’ordre de reprendre les positions abandonnées dont le point principal était la ville de Landau.
Les troupes, bien dirigées et remplies d’enthousiasme, reprirent l’offensive, et Landau fut enlevée à la baïonnette, au cri de : « Landau ou la mort ! »
C’était donc sur un succès que se terminait cette année 1793 qui peut passer à juste titre pour la plus terrible de notre histoire.
Jean Tapin, placé au mieux pour connaître tous les détails de ces batailles, s’en enfiévrait, regrettant chaque jour de ne pouvoir retourner au combat.
— Ils se battent, et moi je suis là inactif ! songeait-il non sans une pointe d’amertume.
Les jours semblaient mortellement longs au petit hussard, malgré ses chevauchées sur son poney qui portait le nom de « Mirliflor ». Mais force lui était de prendre son mal en patience.
Carnot tenait en effet à conserver près lui Bernadieu qui lui rendait de grands services, et que, en récompense, il venait de nommer maréchal de camp.
Ainsi s’écoulèrent pour notre petit ami les six premiers mois de l’année 1794.
Au commencement du mois de juin, Jean apprit la fin héroïque du vaisseau Le Vengeur, qui faisait partie de l’escadre de l’amiral Villaret-Joyeuse.
Cerné par les vaisseaux anglais, Le Vengeur, démâté, à demi coulé, criblé de boulets, avait refusé de se rendre, et son équipage tout entier avait mieux aimé s’engloutir que d’amener son pavillon.