Aller au contenu

Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 2, 1899.djvu/295

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’ordre était donné de les promener au réveil pour les dégourdir ; mais il était impossible de déboucler les entraves, tant les cuirs étaient durcis par le froid. Le vin gelait dans les bidons, la viande dans les sacs à distribution.

On lavait le linge avec de l’eau chaude et quand les hommes l’avaient tordu pour le faire sécher, il ne leur restait plus entre les mains qu’une toile raide comme du fer-blanc. Joignez à cela, mes enfants, le pullulement de la vermine dans les camps et une véritable invasion de rats dans les gourbis.


Une véritable invasion de rats régnait dans les gourbis.

Et pourtant il fallait remuer de la terre, creuser le roc, faire du fascinage, apporter aux batteries qui tiraient sans interruption leur approvisionnement de gargousses et de boulets, monter de longues gardes de nuit sous le feu