Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 3, 1904.djvu/316

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Barka en fournit une explication au moins inattendue.

— Ti t’rappelles, dit-il, s’adressant plus particulièrement à Georges, ti t’rappelles… à Dijon, z’étais ordonnance du lieutenant.

— Oui ! de mon ami Paul Augier.
C’est di bon vin !

— Ci ça même ! Et z’avons logé chez Sidi Ramblot.

— Tiens ! C’est ma foi vrai ! Et même… je me souviens que tu t’es grisé comme un régiment de Polonais !

— Vui !… Vui ! s’exclama Barka riant à se tordre. C’itait du bon vin ! Bono ! Bono bzzef !… et pi fromage ! Et pi… bono kahoua (café) !… Et pi di marc !

Et à cette énumération évocatrice, Barka arrondit les yeux, avança les lèvres et se passa vouluptueusement la main sur l’estomac.

Malgré leurs préoccupations, les quatre spectateurs éclatèrent de rire.

— Mazette ! dit le capitaine, tu es un singulier musulman, tout pour ta bouche… rien pour ton salut !… Et le Prophète, qu’est-ce que tu en fais dans tout ça ?

— Li prophète pas z’en