Page:Driant, Histoire d’une famille de soldats 3, 1904.djvu/33

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Paul s’était immédiatement précipité vers lui !

Lui saisir les mains, l’aider à se redresser, l’appuyer à son épaule et le ramener boitant vers l’angle protecteur de la rue Saumaise, tout cela fut l’affaire d’une minute.

Mais comme une équipe d’infirmiers, conduits par une sœur de Saint-Vincent de Paul, passait, le falot que tenait l’un d’eux éclaira les deux jeunes gens, et Paul poussa un cri de stupeur !

— Ah ! s’écria-t-il. C’est Georges ! Ah ! quel malheur !

Et son émotion fut telle qu’il faillit lâcher le blessé.

Tout pâle sous la douleur de sa blessure, celui-ci eut, lui aussi, en reconnaissant le lycéen, un sursaut qui lui arracha une plainte, et murmura :

— Oh !… par exemple !. c’est toi, mon Paul ?…

Le petit franc-tireur que soutenait notre galopin de lycéen n’était autre que « son ami » Georges Cardignac !