Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/117

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par les amarres jusqu’à la ralingue d’acier, faire un rétablissement sur le plan stabilisateur et gagner ainsi le dernier échelon de l’échelle.

Après quoi l’ascension n’est plus qu’une question de sang-froid.

Mais l’officier a beau avoir recouvré l’usage de ses membres, il se sent incapable de réaliser de tour de force avec des gants. Or ces gants, il est obligé de les conserver, car le contact du métal, au delà de 30 degrés, est interdit, sous peine de « brûlure ».

Un des chiens de Nansen, ayant eu certain jour la malencontreuse idée de lécher, par 32 degrés de froid, un anneau faisant saillie sur le pont du Fram, ne l’en put détacher, et dans les bonds désordonnés qu’il fit pour se libérer, il se fût arraché la langue, si un matelot n’avait échauffé l’anneau avec ses moufles pour délivrer le pauvre animal.

Georges Durtal connaît ce détail, et il a vu la même aventure arriver au docteur Petersen sur le limbe de son instrument.

Mais soudain il se souvient ; Bob Midy est cuirassé contre le froid ; seul, il est capable de ce tour de force.

L’officier appelle sir James, le prie d’expliquer à Bob ce qu’on attend de lui.

Cette soupape qu’il connaît bien, pour en avoir fait jouer les clapets avec ses pieds, il faut qu’il l’atteigne et que, saisissant les deux clapets par les poignées, il les tire à lui et les ramène a leur position de fermeture.