Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/156

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Georges Durtal et Christiane avaient hâte de se retrouver au dehors. Ils revinrent vers l’ouverture. Une surprise nouvelle les y attendait :

La neige tombait à gros flocons !

— Cette fois, murmura Georges Durtal, c’est la fin…

— Vous croyez vraiment qu’en allégeant le Patrie de tout ce qui n’est pas de première nécessité, nous ne pourrons pas repartir ? demanda la jeune fille.

Il hocha la tête et expliqua :

— Peut-être, en abandonnant la machine, les hélices, le traîneau, l’instrument du docteur et les provisions, puis en rendant au Patrie sa forme rigide avec de l’air insufflé par le ventilateur, aurait-on pu retrouver une certaine force ascensionnelle ; mais, maintenant qu’une tonne de neige allait surcharger l’enveloppe du ballon, il était cloué à terre sans rémission….

— C’est sans doute ainsi que ce pauvre Andrée s’est perdu, conclut l’officier. La neige aura amené son ballon à terre, et, pour ne pas risquer de le voir emporté dans un traînage final, il aura tranché à coups de hache les cordes qui attachaient la nacelle, pour sauver au moins ses vivres.

— Erreur ! fit sir James qui avait entendu. Un dispositif spécial, installé sur le balcon d’Andrée, le mettait à l’abri de cet aléa : c’était une calotte de soie fortement vernie, sur laquelle la neige et l’eau glissaient sans séjourner.

Ce disant, l’Américain hissa jusqu’à l’orifice de la