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il le conjure de réfléchir à sa proposition : le pôle Nord est accessible en ballon : le Patrie peut l’atteindre, et il convie ses hôtes à le suivre dans la cabine voisine.

Nous entrons ici dans le vif du récit.

C’était le carré des officiers. Des instruments, des publications étaient épars sur les tables et une vaste bibliothèque y occupait tout un panneau.

En face d’elle s’étalait une immense carte à grande échelle des régions boréales.

Deux cercles, représentant, l’un, le 70e, l’autre, le 80e degré de latitude nord, y étaient tracés en rouge, et entre eux s’étalaient les rivages d’Asie et d’Amérique, le Groenland, le Spitzberg, la Nouvelle-Zemble, la Terre de François-Joseph et les îles de la Nouvelle-Sibérie.

Du 80e au 90e degré, les latitudes étaient figurées par des cercles moins épais, tracés de degré en degré et entourant le point fatidique :

NORTH-POLE


dont l’inscription attirait invinciblement le regard, car, autour de lui, dans les parties restées blanches, jusqu’au 87e degré, c’était l’inconnu…

Les itinéraires de ceux qui avaient tenté de franchir la barrière glacée étaient marqués par des lignes pointillées de différentes formes, et c’était un enchevêtrement de tracés et d’inscriptions rap-