Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la neige : ne dirait-on pas la trace d’un projectile ?

— Projectile que j’ai failli recevoir, fit le savant, dont la tête se montra au-dessus du bordage… Votre feu à répétition a interrompu toutes mes opérations. Que se passe-t-il ?

On le mit au courant, et, quand il eut jeté un coup d’œil sur les dangereux récipients :

— Diable ! fit-il. Mais il y a la de quoi faire sauter un iceberg, et je ne m’étonne pas de l’effet produit. Il est démontré, vous le savez, que l’hydrogène est un métal. Ce sont donc bien des projectiles métalliques qui viennent de s’échapper, et il ne faudrait pas recommencer l’expérience.

— Mais alors !… interrompit sir Elliot.

— Savez-vous, proclame Petersen, qu’Armstrong a dû employer, pour solidifier ce gaz, deux a trois cents atmosphères de pression et 150 degrés de froid ?

— Froid auprès duquel notre température polaire est une brise printanière, ajouta mistress Elliot en passant sa tête à l’ouverture de la tente. Mais vous avez été bien imprudent, James, en manipulant comme vous l’avez fait un produit aussi dangereux, et vous n’avez plus qu’a faire reporter ces tubes par Bob où il les a trouvés…

— N’en faites rien, fit vivement Georges Durtal. Le salut est là et il n’est que là… Si nous arrivons à discipliner ce terrible jet, il devient inutile de changer de nacelle : le contenu de cinq ou six de