Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il ne faut plus songer qu’à nous enlever d’ici au plus vite.

Tout en monologuant, le jeune homme avait tiré d’un coffre un manchon jaunâtre en soie imperméabilisée, avait grimpé dans les cordages pour l’ajuster à une ouverture de même diamètre, pratiquée dans l’aérostat et terminée par un manchon semblable.Cette opération terminée par une forte ligature, il avait fixé l’autre extrémité du manchon au gros tube-antichambre, comme l’appelait le docteur Petersen.

— Attention ! fit-il, j’ouvre… Préparez les autres tubes et montez-les tous à l’avance dans la nacelle…

Et, avec la plus grande précaution, il tourna la roue de cuivre…

Un ronflement formidable se produisit… C’était bien, suivant la comparaison du Savant, une véritable usine qui se mettait à fonctionner. Au bout de quelques instants, l’aiguille du manomètre monta de 0 à 75, et un autre index, qu’on n’avait pas remarqué à l’extrémité opposée, se mit à sautiller le long des graduations parallèles…

— Il faut sans doute attendre qu’il soit à cette graduation 2 1/4 soulignée en rouge, dit l’officier… Ma foi, nous n’avons pas le temps d’étudier cela… À la grâce de Dieu !

Et, lentement, il ouvrit le robinet gradué qui, noyé dans l’épaisseur du métal, pour être préservé de tout contact accidentel, donnait issue au gaz détendu.