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Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/215

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sible avec le compas du bord, et le docteur, en la constatant, ne put s’empêcher d’émettre un regret attendri pour son instrument :

— Ah ! s’il était là !…

L’indication de la boussole était cependant suffisante pour apprendre aux passagers du Patrie vers quelles régions ils étaient entraînés.

Le ballon allait droit au groupe d’îles qui porte le nom d’Archipel de la Nouvelle-Sibérie et parmi lesquelles les îles Bennett et de Long rappellent le promoteur et le commandant de la célèbre exploration de la Jeannette.

Au delà, c’était la mer Nordenskjold et les côtes sibériennes.

Du Pôle à l’île Henriette, la plus septentrionale de l’Archipel de la Nouvelle-Sibérie, on comptait 4.500 kilomètres. C’était une des terres les plus éloignées de celles qui entourent le Pôle, du moins des terres connues, car peu d’explorateurs ont abordé le problème polaire par la voie du détroit de Behring, et il pouvait exister dans cette région une île plus grande que la France sans que les géographes s’en doutassent.

Le premier sentiment des naufragés de l’air fut donc de considérer avec anxiété l’immense étendue qui les séparait des terres habitées vers lesquelles ils étaient poussés et de regretter que le vent ne les ramenait pas d’où ils étaient partis.

Regrets superflus d’ailleurs et où ils ne s’attardèrent point, car tous étaient maintenant familia-