Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/252

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Mais sans s’être concerté avec Christiane, et certain d’être avec elle en communauté de pensée, Georges Durtal voulait, avant de se sauver, réparer, s’il le pouvait encore, l’injustice dont il avait lui-même bénéficié.

Et maintenant il hâlait sur sa corde le malheureux Bob exténué.

L’état du nègre n’était pas tel d’ailleurs qu’il fût incapable de tout mouvement, et malgré son long séjour dans l’eau, le malheureux, véritablement chevillé contre le froid, eut la force de s’accrocher au bordage, dès qu’il le sentit sous sa main.

Que deviendrait-il ensuite ? L’officier n’avait plus le temps de se le demander.

Satisfait seulement de lui avoir mis en main une bouée, une chance de salut et certain d’être récompensé par un regard de Christiane, il s’élança dans les agrès.

— Georges ! Georges ! Vite !…

Un nouveau câble venait de céder. Deux seulement rattachaient encore la nacelle au ballon, et celle-ci faisait à la crête des vagues des bonds désordonnés… ’

-— Vous avez la corde de déchirure, sir James ?

— Oui. Grimpez vite, commandant !…

Mais, pour trancher ces deux amarres, Georges Durtal fut obligé de se suspendre au dernier barreau de l’échelle.

L’un des câbles fut tranché sans difficulté ; mais le dernier résista aux coups de hache que l’officier