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« Je ne survivrai point a l’humiliation qui m’attend au retour et qui rejaillirait sur la Norvège, chère petite patrie à laquelle je garde le meilleur de moi-même.

« Ceci est donc mon testament.

« Car je saisirai la première occasion de disparaître, souhaitant seulement que ma mort soit plus utile que ne l’a été ma vie.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Je lègue ma bibliothèque à l’Université de Christiania, le plan de mon instrument à sir Elliot… qui voudra bien le faire reconstruire et le placer aux musée de Washington.

« Je le remercie, ainsi que mistress Elliot, de m’avoir associé à leur expédition et à leurs recherches scientifiques et je leur adresse mes adieux d’ami et de chrétien.

« Je prie monsieur le lieutenant français Durtal de garder ce carnet, fruit de mes derniers travaux en souvenir de la haute estime que m’a inspirée son caractère et celui de sa vaillante compagne.

« En terminant volontairement une existence vouée à la science et au travail, je prie le Tout- Puissant, qui est aussi le Tout-Miséricordieux, de m’accueillir dans la paix et de donner le repos à mon âme dans la Vérité immuable.

« Fait à bord du Patrie, par latitude et longitude inconnues, le quatrième jour après le départ du Cap Nord.

« Signé : Docteur Julius Petersen. »