Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/31

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Sir James Elliot exigeait qu’on ne perdît plus une minute. Le baromètre était à 758 millimètres. C’était, d’après le savant, la certitude d’une accalmie assez longue, consécutive à l’ouragan qui était venu s’éteindre la veille aux environs du Cap Nord. Il fallait en profiter, ce succès pouvant dépendre de quelques heures gagnées ou perdues, et, armé de son autorité de chef de l’expédition, puisqu’elle n’avait pas encore quitté le sol, sir Elliot décréta qu’on partirait la nuit suivante, à minuit, si possible.

Tout le monde allait s’employer à mettre le Patrie et ses passagers en état d’affronter le mystérieux et passionnant voyage.

Ces passagers, quels étaient-ils ?

Puisque le dirigeable pouvait porter douze personnes en pleine charge, ce n’était pas trop de lui en imposer six. Cinq étaient tout naturellement désignées, mistress Elliot étant inséparable de son mari, Christiane, de son fiancé, et le docteur Petersen, avec son inévitable instrument, était nécessairement du voyage.

Quant à la sixième place, sir James Elliot déclara qu’elle serait attribuée à Bob Midy ; et comme Georges se récriait :

— Il nous faut un domestique, expliqua l’Américain. Celui-là est habitué à nous servir ; il s’occupera de la cuisine et effectuera tout ce qui est travail de propreté. Il a une qualité rare dans ces régions, rare surtout pour un nègre, il est insensible