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Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/36

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paysans norvégiens, et des houppelandes en vison. Dès lors elles ne se différencieraient guère que par la voix de leurs compagnons de voyage.

Seul, le savant ne pouvait être confondu avec aucun autre. Sa petite taille, sa tête énorme, sa démarche d’oiseau de basse-cour lui constituaient un profil spécial, reconnaissable dans la plus épaisse obscurité.

Bob Midy avait repris sa pelure simiesque. Il marquait une joie extraordinaire, depuis que son maître lui avait annoncé son départ en ballon. Pendant plusieurs heures, sans se lasser, il fit la navette du navire au canot et du canot à la nacelle, portant les plus lourds fardeaux, et semblant vouloir prouver par là qu’il pouvait, malgré sa paresse invétérée, se rendre utile pendant le voyage.

De plus, à l’extrême surprise de mistress Elliot, il ne songea point, pendant toute la durée des préparatifs, à dérober le moindre verre de whisky, alors qu’en temps ordinaire il louchait constamment sur la vitrine où était renfermé l’approvisionnement Personnel du milliardaire, sous forme de hautes et fines bouteilles au collier doré.

Tout le monde, d’ailleurs, dans l’équipage, collaborait à l’appareillage. Le personnel de l’Étoile-Polaire se composait de dix-huit hommes, mécaniciens, chauffeurs, électriciens, harponneur, cuisiniers et matelots de pont. Chacun, dans sa spécialité, travaillait avec ardeur ; on savait que sir Elliot voulait partir à minuit, qu’il récompenserait