Aller au contenu

Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

généreusement, qu’il allait se risquer dans une entreprise périlleuse, réparer, par la voie de l’air, es échecs subis dans l’assaut de la banquise depuis quatorze mois, et nul ne marchandait sa peine.

À dix heures du soir, le ballon avait repris sa forme et les plis inquiétants qui se creusaient dans son enveloppe avaient disparu. Les amarres consolidées se tendaient sous la poussée de la force ascensionnelle reconquise, le Patrie semblait impatient et de regagner son domaine.

Le premier soin de Georges Durtal avait été de faire l’ascension de l’échelle de cordes conduisant à la soupape, pour s’assurer que celle-ci était intacte et n’avait pas conservé l’un de ses clapets entr’ouverts, à la suite des efforts facétieux de Bob Midy.

Le souvenir du Géant de Nadar, qui s’était élevé ainsi en 1863 avec une soupape ouverte et avait fait une chute de 800 mètres, cassant bras et jambes à une douzaine de passagers, était là pour lui rappeler que, de cet organe essentiel, dépendait la sécurité de l’aérostat.

L’officier s’assura en même temps que le jeu des clapets actionné par de puissants tirants de caoutchouc réunis en faisceaux fonctionnait régulièrement. Maintenant, Georges Durtal avait une hâte de partir égale à celle de sir James Elliot lui-même.

C’était son bonheur qu’il allait chercher au Pôle.

Et il se rendait parfaitement compte que si, pour une raison, même des plus probantes, il ne partait pas, il perdrait aux yeux de l’aventureuse et enthou-