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Si le devoir militaire s’était réellement dressé devant lui dans toute son implacabilité, ce regard, si charmeur fût-il, n’aurait pas suffi.

Maintenant, il n’avait plus qu’une hâte : partir sans perdre de temps.

Sans être superstitieux comme sir Elliot, il estimait qu’il y avait là toute une série de circonstances heureuses dont il ne fallait pas rompre le cours, et l’insistance du docteur Petersen à signaler un retour d’équilibre dans l’atmosphère lui faisait désirer que le départ ne fût pas retardé.

Aussi, ayant revêtu les fourrures que mistress Elliot avait extraites pour lui de la garde-robe de son mari et fait mettre à sa taille, Georges Durtal ne quittait plus la nacelle. Il surveillait l’arrimage de tout. Il avait fait amener une balance du bord, pesait chaque objet et prenait aussitôt note de chaque poids.

Il était obligé de procéder ainsi pour calculer ce qui lui resterait de lest à emporter au dernier moment, et il se proposait, pour ne pas accaparer dans la nacelle une place précieuse, d’arrimer à l’extérieur, le long du bordage, les sacs qui le contiendraient.

À dix heures du soir, tous ses calculs étaient terminés. On avait embarqué à bord 1.826 kilos d’approvisionnements de toutes sortes ; il s’y trouvait en outre 770 kilos d’essence et le poids des passagers représentait 468 kilos.

L’aérostat, la machine, la nacelle et le gréement