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Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/47

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— Attendez, fit l’Américain en se levant… Comment n’y avons-nous pas pensé plus tôt ? Cette fois, commandant, il s’agit d’une proposition sérieuse : j’ai apporté de New-York un traîneau automobile, du modèle adopté par un de vos compatriotes, Charcot, dans son expédition antarctique ; mais le mien est de la force de cinq chevaux au lieu de deux 3/4. Qui sait si ce tracteur ne pourra pas nous rendre des services ? Personne n’y songeait, parce qu’il est à fond de cale et n’a servi à rien jusqu’à présent.

Si nous l’emportions ?…

— Quel est son poids ? demanda le jeune officier.

— 370 à 380 kilogrammes.

— Ses dimensions ?

— Il a 2m,20 de longueur et 0m,80 de large seulement.

— Fort bien. Il peut être arrimé sur le bâti triangulaire situé sous la nacelle. Avec lui il nous restera encore 600 kilogrammes de lest, ce qui est largement suffisant.

— Vous n’oubliez qu’une chose, objecta Willy Harris, avec son gros rire, c’est que, ce traîneau, il n’y a que moi et le mécanicien Heinrich, qui sachions le faire marcher…

Un silence suivit cette fâcheuse constatation, mais il fut court.

— Pardon, fit vivement Christiane, du moment que c’est une automobile, qu’elle soit traîneau de quatre, ou limousine de quarante chevaux, je m’y