Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/48

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connais, et il me suffira d’une leçon pour être au courant.

— Je vais vous la donner de suite, cette leçon, mademoiselle, si vous le permettez, s’empressa Willy.

— Volontiers.

Et ce ne fut pas le tableau le moins étrange de ce curieux voyage que l’apparition de l’étrange machine sur ce rivage solitaire.

Sa silhouette générale était celle d’un traîneau ordinaire en frêne du modèle norvégien, et l’avant, avec ses semelles recourbées aux larges patins d’acier, n’en différait que par les leviers de changement de vitesse, placés à portée du conducteur.

À l’arrière, le moteur de cinq chevaux était entièrement encagé dans un carter en aluminium qui le préservait de la neige et dispensait du nettoyage quotidien.

Mais l’organe original du traîneau automobile était un propulseur destiné à mordre indifféremment sur la glace ou dans la neige. Il était placé à l’arrière du moteur.

C’était une roue basse à deux jantes, reliées par des raquettes. Chacune de ces jantes était garnie de grappins, sortes de petites palettes en acier destinées à mordre la glace.

Dans la neige pulvérulente, les raquettes assurent la propulsion à la manière des roues à aubes des anciens navires.

Le curieux véhicule pouvait porter deux per-