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le pourtour de la nacelle, dix-huit sacs de vingt kilogrammes chacun. Ainsi délesté, le Patrie était de nouveau équilibré, et il suffisait, pour l’enlever, d’une rupture de vingt à vingt-cinq kilogrammes dans cet équilibre.

Suspendu sous la nacelle, mais a l’abri de tout choc, le traîneau nuisait peut-être à l’esthétique de l’aérostat, mais il était un élément de réconfort pour les passagers et pouvait devenir pour eux un élément de salut.

Maintenant, tout était prêt. L’air était calme et la masse fuselée de l’aérostat se balançait, d’un mouvement lent et insensible, à l’extrémité des solides filins d’acier par lesquels le maître de manœuvres de l’Étoile-Polaire avait suppléé aux amarres coupées à Andevanne. Le soleil venait de passer au méridien, mais du côté opposé à celui où les hommes le voient à midi en deça du cercle polaire.

Il marquait donc la direction du nord, mais, en raison de l’orientation du fjord, il était caché par les falaises, et la plage était plongée dans une ombre opaque.

Soudain, elle s’emplit de la traînée lumineuse que lui envoyait, comme adieu, le projecteur de l’Étoile-Polaire.

L’appareillage était terminé. Le Patrie n’avait qu’un léger retard sur l’heure fixée pour le départ. Les passagers étaient à bord. Non sans émotion, sir James Elliot et sa femme avaient fait leurs adieux à