Page:Driant-Un dirigeable au pôle Nord,1910.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Et maintenant, mesdames, fit Georges Durtal, il faut prendre des forces et vous reposer.

Mais mistress Elliot et Christiane se récrièrent toutes deux à la fois. Elles voulaient voir défiler les côtes du Spitzberg.

Seul, le savant, après avoir relevé la latitude du pic Horn, quand le Patrie le laissa par le travers, 75° 26’3”, s’assoupit tranquillement sur son siège.

Il était onze heures quarante-cinq du matin.

À une heure du soir, Georges Durtal reprit le volant de direction.

On arrivait à la magnifique baie du Sund, type grandiose de structure glaciaire, entourée de tous côtés de montagnes aux formes fantastiques.

Puis au fond de la baie suivante, Advent-Bay, une petite ville, se montra au bord de l’Icefjord.

C’était Advent-City.

Cette ville se composait de sept à huit maisons seulement ; pour attirer l’attention de ses habitants, l’Américain tira un coup de fusil qui réveilla le savant en sursaut. Quelques hommes sortirent et se mirent à gesticuler, en proie à un étonnement bien explicable. Des cris montèrent vers le ballon.

— Ce n’est pas le hurrah saxon, fit le savant, c’est le salut norvégien.

Cette fois l’Américain se récria. Le docteur Petersen abusait décidément de son origine et des souvenirs qui le rattachaient à une nationalité perdue, pour accaparer, au profit de son ancien pays, des supériorités de toutes sortes.