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CHAPITRE V


Deux camarades de la promotion du Siam. — Craintes d’internement. La volonté du sultan. — Une passion subite. — Sauvée du harem. — Deux ennemis dangereux. — Les pirouettes d’Hilarion. — Ben Amema. — Conseil de guerre. — Le cheik supérieur des Touaregs et le chérir des Maures. —La situation au Maroc. — La civilisation musulmane. — Le signal.


Quelques instants après, les cinq fugitifs étaient enfermés dans une vaste salle du palais occupé par le sultan.

— Voilà une amusante rencontre, dit Zahner quand ils furent seuls, pendant que Baba et Hilarion se congratulaient dans un coin d’avoir échappé à l’étranglement.

— Je n’en reviens pas moi-même, fit de Melval ; ces choses-là tiennent du roman et je ne me doutais guère, lorsque je le blaguais jadis tant à l’école, que je m’estimerais bien heureux de retrouver ici de brave petit sultan ; en avions-nous à son service des plaisanteries faciles ! Je me rappelle encore que nous l’appelions Omar en hotte lorsqu’il grimpait à la salle de police, et il fallait nous entendre aspirer l’h de son nom dans ce médiocre calembour.

— Oui, fit Zahner, et à voir les honneurs que lui rendent tous ces moricauds, il me paraît bien établi que ce jeune crustacé est décidément l’un des chefs de la révolte qui vient de nous transformer pendant quinze jours en colis d’exportation.