Page:Driant - L’invasion noire 1-Mobilisation africaine,1913.djvu/120

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les Arabes présents ne s’étaient pas trompés au regard du maître, et il avait senti peser sur lui leurs regards méprisants.

— Tu veux cette fille ? demanda-t-il brusquement.

— Oui, dit Mounza, les yeux étincelants, je la veux !

— Laisse-moi faire.

— Que peux-tu ? le sultan a parlé.

— Ne te souviens-tu pas que j’ai fait sauter le rocher d’Âtougba ?

— Si, je m’en souviens ; tu possèdes un morceau de la foudre d’Allah. Eh bien ! écrase ce Français et livre-moi cette vierge ; je te donnerai vingt femmes en échange.

— Je ne veux rien pour le moment.

— Tu auras tout ce que tu me demanderas.

— Te souviendras-tu de la promesse, plus tard ?

— Tiens ; si je l’oublie, tu me la rappelleras en me présentant ce talisman. Grâce à lui tu passeras partout sain et sauf : car il n’est pas un musulman connaissant le roi Mounza, et ils sont nombreux, qui oserait, en le voyant, toucher à un cheveu de ta tête.

Et le cannibale ôta de son cou un morceau de gris-gris suspendu à un cordon de cuir jaune.

— Sois patient, dit Zérouk, et je déposerai cette fille dans tes bras, comme je mets cette amulette à mon cou.

— Je veux bien attendre, mais je ne pourrai attendre longtemps… Je la veux, te dis-je, vivante ou morte.

— Tu l’auras.

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— Libres ! libres ! nous voilà libres ! s’écria Zahner en faisant une pirouette, lorsqu’il se retrouva dehors… Si je m’attendais à cette veine-là !

— Alors, c’est bien sûr maintenant, mon lieutenant, on ne nous coupera pas le cou, dit Hilarion qui n’avait rien