Page:Driant - L’invasion noire 1-Mobilisation africaine,1913.djvu/121

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compris à la conversation précédente tenue en langue arabe.

— Certainement, fit le lieutenant qui, dans un besoin d’expansion, prit les deux mains du tirailleur et les lui secoua à lui briser les poignets.

— Eh bien ! allons-nous-en, fit Hilarion ; j’ai hâte de raconter tout ça à ma famille.

— Ta famille ! tu es fou ! Tu es libre, c’est vrai, mais libre de ne pas t’en aller, car si tu fais mine de sortir d’ici, tu te feras enfiler par un de ces Touaregs comme un moineau à la brochette.

— Bah ! en nous déguisant bien, mon lieutenant, je parie…

Tais-toi ! le capitaine a donné sa parole pour nous tous ; nous sommes prisonniers sur parole, comprends-tu ?

— Diable !… s’il y a la parole du Capitaine, plus moyen de penser à se carapatter.

— Evidemment ; n’es-tu pas déjà satisfait de t’en tirer avec tes quatre membres ?

— Si, je le suis, fit le gaillard qui n’avait pas volé son