Page:Driant - L’invasion noire 1-Mobilisation africaine,1913.djvu/198

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Saladin venait d’apparaître, rouge, convulsé, les yeux étincelants.

Sans doute il se rendit compte de l’impression qu’il produisait, car soulevant l’écoutille qui donnait accès dans les cabines intérieures de la nacelle, il s’y enfonça rapidement.

— Lâchez tout ! cria l’ingénieur.

Quarante hommes du génie appartenant à l’équipe aérostatique du Mont-Valérien s’étaient mis aux cordes au signal donné ; un lieutenant, qui les dirigeait, donna un coup de sifflet et tous à la fois décrochèrent les sacs à terre qui retenaient le captif.

Lentement le ballon quitta le sol, gagna le sommet des arbres, atteignit les parapets du fort, semblable à un gros diamant étincelant de mille feux.

Et peu à peu il décrut, s’enfonçant dans l’espace, semblable à une petite étoile assez rapprochée de notre planète pour demeurer visible en plein jour et narguer le soleil, pendant que, sur le tapis vert de Longchamp, les applaudissements frénétiques roulaient et se répercutaient le long des berges de la Seine.