Page:Driant - L’invasion noire 1-Mobilisation africaine,1913.djvu/236

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Le Katib reprit :

Écoutez les peines qui attendent les infidèles
Quand vous leur aurez fait franchir le seuil de la mort.
Bientôt, dit la voix du Mirab :
Le condamné au séjour du feu sera abreuvé d’une eau bouillante,
Qui lui déchirera les entrailles (XLVII).
Les hommes de la gauche (Oh ! les hommes de la gauche !)
Seront au milieu d’un vent pestilentiel
Et pénétrés de poix bouillante
Dans l’ombre d’une fumée noire.
Oui, j’en jure par la lune,
Et par la nuit quand elle se retire,
Et par la matinée quand elle se colore,
Que l’enfer de Dieu est un séjour maudit !

Et le silence se fit de nouveau.

— Quant à vous, poursuivit-il, fidèles, croyants, disciples du Très-Haut, vous qui combattrez quand l’heure sera venue, voici le paradis que vous promet notre Seigneur Dieu, que son nom soit béni !

Des ruisseaux d’une eau qui ne se gâte jamais,
Des ruisseaux de lait dont le goût ne s’altèrera point,
Des ruisseaux de vin, délices de ceux qui en boiront,
Coulent dans le paradis d’Allah.
S’abordant les uns les autres, les bienheureux se diront :
Nous avons été les soldats de Dieu ;
Il nous a préservés des châtiments pestilentiels ;
Nous avons tué des milliers d’infidèles rebelles à sa loi,
Nous sommes tombés pour la défense de son culte.
Il est bon et miséricordieux.
Il nous a ramassés sur le champ de bataille
Et donné le bonheur qui ne finit point.
Ils se reposeront sur des tapis à doublure de brocart,