Et les arbres abaisseront vers eux leurs branches chargées de fruits.
Là seront de jeunes vierges au regard modeste
Que n’a jamais touchées ni homme ni génie.
Elles ressemblent à l’hyacinthe et au corail.
Les hommes de la droite (Oh ! qu’ils sont heureux les hommes de la droite !)
Séjourneront parmi les arbres de lotus sans épines
Et les bananiers chargés de fruits du sommet jusqu’en bas ;
Et ils reposeront sur des lits élevés,
Au milieu de femmes belles comme la lumière de l’aurore.
Alors la voix de l’Iman s’éleva de nouveau :
— Etes-vous tous prêts, frères en Mahomet, à gagner ces récompenses en échange de ce que le Prophète attend de vous ?
— Nous sommes prêts, clamèrent des centaines de voix en un long bourdonnement qui courut le long des voûtes épaisses.
— Attendez l’heure que nous vous ferons connaître quand le Prophète nouveau envoyé par Dieu aura parlé.
— Nous attendrons !
— Ce jour-là que vos cœurs oublient la pitié, que le souci de votre fortune ne compte plus, que tous les liens de ce monde soient brisés pour vous !
Alors tous s’inclinèrent une dernière fois et après le Katib répétèrent le verset :
Les infidèles seront poussés par troupes vers la géhenne,
Et les croyants marcheront en foule vers le paradis !
Puis l’Iman entonna d’une voix forte une invocation dans laquelle Saladin reconnut la prière du vendredi.
« Fortifie, ô mon Dieu, quiconque fortifiera la religion musulmane ; vivifie les « bons sentiments de quiconque vivifiera les traditions du Prophète.
« Protège le sultan du désert, notre seul maître, le restaurateur de la foi, « le Mahdi si longtemps attendue et qui va régner sur la terre.»