Page:Driant - L’invasion noire 1-Mobilisation africaine,1913.djvu/255

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maniement de cette nouvelle arme. Evidemment nos hommes ne la connaissent pas.

— Ces fusils sont donc d’un modèle particulier ? demanda l’interprète qui prit l’un d’eux et le considéra attentivement.

— Nous n’avons pas encore ces armes-là dans les régiments d’Afrique, dit-il au bout d’un instant. Les anciennes armes à petit calibre et à répétition nous suffisent largement contre les Arabes toujours armés de leur éternel fusil à pierre.

L’arme que tenait Saladin était surtout remarquable par sa grande simplicité extérieure. Elle ressemblait à une carabine Flobert comme aspect général, et on était surpris au premier abord de l’absence complète de culasse mobile ou de tout autre système d’obturation, obturation que semble cependant rendre nécessaire, le chargement par l’arrière.

Ce qui distinguait surtout ce fusil des armes connues était un gros tube métallique situé sous le canon en avant du pontet.

En le touchant, l’interprète avait senti une impression de froid assez vive, et remarqua qu’une rondelle de feutre épais était destinée à préserver la main du tireur de ce contact réfrigérant.

— Des fusils à gaz, fit-il ?

— Oui.