Page:Driant - L’invasion noire 1-Mobilisation africaine,1913.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Dirige-nous vers le général en nous rapprochant de terre le plus possible, dit l’ingénieur.

— Justement la colonne s’arrête, dit le jeune homme.

— La halte horaire, sans doute, fit l’interprète.

Quelques instants après le Tzar s’abattait en avant de l’escorte de chasseurs d’Afrique, qui venait de mettre pied à terre, et Gesland lançait au dehors deux des guideropes.

Avant qu’il eût eu, besoin de faire un signe, le ballon était halé à terre par vingt bras vigoureux.

Un grand brouhaha avait accueilli cette apparition si inattendue.

Depuis deux mois que ces troupes marchaient pour opérer leur concentration, combien peu avaient reçu des nouvelles récentes de France et connaissaient le projet de M. Durville.

Seul, le général en chef avait été informé de sa venue d’Alger par téléphone.

Il était descendu de cheval et s’était avancé vers l’aérostat.

L’ingénieur avait fait jeter au dehors l’ancre à échelle.

C’était l’une des plus intéressantes inventions de l’ancienne école de Meudon : depuis le commandant Renard, on n’avait rien trouvé de mieux pour remplacer l’ancre peu pratique de la marine.

C’était une véritable échelle de fer : ses articulations permettaient de l’enrouler sous un petit volume. D’un côté elle portait à hauteur de chaque échelon des crocs de vingt à trente centimètres en acier trempé, susceptibles de mordre dans le sol et d’arrêter la marche de l’aérostat pendant les « trainages ».

Du côté opposé, elle se présentait comme une échelle ordinaire et permettait de gagner la nacelle.

Avec une agilité très remarquable pour un homme de son âge, le général Quarteron était rapidement monté sur la plate-forme.

— Que je suis donc heureux de vous voir, Messieurs, fit-il en serrant vigoureusement la main de l’ingénieur.

Le commandant des forces françaises du Sahara était un des généraux les plus connus et des plus appréciés de l’armée d’Afrique ; Dans le cours de sa vie militaire, il avait guerroyé sous toutes les latitudes, à Madagascar, au Tonkin et sur le