Page:Driant - L’invasion noire 1-Mobilisation africaine,1913.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La lune avait monté rapidement : le paysage se dessinait avec une certaine netteté.

— Les voilà qui partent, poursuivit le jeune homme, ça fait froid dans le dos ; comment pénétreront-ils là-dedans ?

Successivement, quatre escadrons étaient passés dans l’intervalle qui séparait deux bataillons, et à peine hors du front, s’étaient élancés à la charge de toute la vitesse de leurs chevaux.

Ce fut une minute poignante.

L’un derrière l’autre ils entrèrent dans la marée humaine qui, sur eux, se referma.

Vaguement on put les voir pendant quelques instants progressant encore, entraînés par la vitesse acquise, sabrant, refoulant devant eux les vagues noires.

Puis, leurs lignes se rompirent : des quatre murailles échelonnées l’une derrière l’autre, il ne resta plus que quatre groupes isolés, formés en cercle, immobiles au milieu de la masse.

Des vociférations effrayantes les entouraient.