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Page:Driant - L’invasion noire 3-fin de l’islam devant Paris,1913.djvu/127

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pour cette expédition, il faut les immuniser contre ce fléau. Car le soldat le mieux trempé contre le danger de la lutte tremble souvent devant une épidémie.

Disons de suite, pour ne plus revenir sur ces explications techniques, que les idées de Zahner allaient recevoir de l’expérience une éclatante confirmation. Mata résista comme un chêne à tous les envahissements microbiens, et trois jours après, tout l’équipage et les passagers du Vengeur étaient vaccinés par le docteur Robin.

Le Vengeur, tel était le nom que M. de Brantane avait donné au monstre aérien qu’il venait de faire construire après un labeur acharné de quatorze mois.

En lui donnant ce nom, il n’avait pas songé à faire un emprunt aux fastes les plus remarquables de la Marine française ; il n’avait trouvé que celui-là. Ce nom l’avait obsédé, étant le seul qui eût une signification pour lui.

Et il l’avait fait peindre en lettres rouges énormes sur la carapace en aluminium de l’aérostat, sur la nacelle et sur la longue flamme qui pendait au-dessous d’elle ; de quelque côté qu’on regardât le bâtiment aérien, ce mot flamboyait.

Le Vengeur était le colosse le plus extraordinaire qui se fût jamais vu.

Il avait une hauteur de 78 mètres, celle des tours de Notre-Dame et un diamètre de 104 mètres au soufflet d’équateur.

Il cubait 89.375 mètres et sa force ascensionnelle lui permettait de disposer de 22.000 kilogrammes de lest, tout en enlevant dans les airs avec un matériel énorme, un équipage de 56 hommes.

Il avait coûté deux millions et demi, fournis partie par l’Etat, partie par une souscription nationale, à la tête de laquelle M. de Brantane s’était inscrit pour cinq cent mille francs.

Son équipage comprenait un état-major de 5 personnes, 19 hommes spécialement employés à la manœuvre et 30 soldats recrutés avec le plus grand soin et familiarisés avec le maniement des armes.

A l’état-major comptait : M. de Brantane, qui conservait la direction générale de l’aérostat, le commandant de Melval qu’il avait prié de commander l’ensemble du personnel, le capitaine Zahner qui avait spécialement sous ses ordres le