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Page:Driant - L’invasion noire 3-fin de l’islam devant Paris,1913.djvu/141

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jusqu’à Trieste et en suivant le couloir de la Drave, à déboucher en Italie par l’étroit goulet de la Vénétie. L’Invasion se trouvait alors engagée dans la haute Italie, cul-de-sac infranchissable, où elle pouvait être anéantie par les efforts convergents de l’Autriche, de l’Allemagne et de la France.

Si on évitait l’Italie, on allait donner du nez sur les grandes Alpes de la Carinthie, de Salzbourg et du Tyrol, puis contre le bastion inabordable de la Suisse.

L’hésitation était donc impossible, et maintes fois le Sultan et son fils avaient tracé à l’avance sur la carte la ligne d’invasion générale autour de laquelle devaient se grouper les masses noires. N’était-ce pas d’ailleurs celle qu’avaient suivie les Turcs en 1683, lorsque sous la conduite de Kara-Mustapha, ils étaient venus assiéger Vienne, défendue par Staremberg ?

Vienne était donc le premier objectif principal à atteindre, et deux objectifs secondaires furent assignés au cheik Senoussi chargé, avec les Wahabites, de donner l’orientation générale :

Ils furent SOFIA d’abord, puis BELGRADE.

En arrière des Senoussis devaient marcher sur le même front les trois armées des Fans, des Congolais et des Massaï, qui représentaient un million de combattants ; puis les armées du Mahdi, de l’Ouganda et des Gallas, qui en représentaient un second.

Derrière ces trois lignes, le Sultan marcherait en personne avec la Légion du Prophète, forte maintenant de plus de 450.000 combattants d’élite, parmi lesquels il avait incorporé les meilleurs régiments de l’artillerie persane, pour qu’elle fût composée de troupes de trois armes et pût à elle seule livrer une bataille.

Enfin trois armées allaient se former en arrière de ce premier coin de trois millions d’hommes.

L’une comprendrait les peuples africains restés en arrière, gens du Mabounda et du Batotsé, Noirs de Mouta-Yamvo, du Damara et du Bamaoua.

Des cadres turcs mélangés à des aventuriers de toutes les nationalités les attendaient au passage du Bosphore ; on estima à deux millions de combattants la masse qu’ils allaient former ; l’autre était constituée par les Persans, les Afghans et les musulmans du Boukara et du Turkestan, au