nombre de 1.100.000 ; la troisième, par les Indiens dont les premières colonnes s’écoulaient à cette heure le long de l’Euphrate et atteindraient bientôt le Kysil-Ermak.
Les dernières nouvelles d’Al-ed-Din les portaient à l’effectif de 1.800.000.
C’étaient quatre autres millions d’envahisseurs.
Au total, un peu plus de huit millions arrivant par la coulée de Constantinople. Près de dix, en y joignant l’armée turque.
Certes ce chiffre était inférieur à celui dont Omar avait parlé au début de la concentration africaine ; mais, outre qu’il faut y joindre les armées qui avaient opéré au nord de l’Afrique, il ne faut pas oublier que, sans autre donnée que celle des chefs de peuples, le jeune prince était bien excusable en se trompant d’un cinquième. Or, les statistiques desdits chefs de peuples étaient bien discutables.
De plus un déchet fatal s’était produit pendant ces longs mois de route, et on pouvait estimer à un million le nombre des victimes tombées en route dans les solitudes africaines et les sables de l’Arabie.
Que si l’on objecte au plan d’invasion qui précède l’inconvénient grave de faire passer la ligne de pénétration dans un pays aussi tourmenté que celui qui s’étend au sud du Danube, nous répondrons que cette objection, valable pour des troupes européennes, suivies de milliers de voitures auxquelles il faut des bonnes routes, tombe d’elle-même lorsqu’il s’agit des troupes musulmanes que n’encombraient d’autres impedimenta que des bêtes de somme.
Elles étaient en mesure de passer partout, et avaient franchi assez d’obstacles pendant la première partie de leur marche, pour ne pas se laisser arrêter par des chaînes montagneuses comme le Rhodope, le Kara-Dagh et les contreforts des Balkans.
En suivant cette direction générale, l’Invasion noire se couvrait du Danube, évitait les défilés des Portes de Fer où quelques milliers d’hommes eussent arrêté une armée, et n’avait d’autres cours d’eau importants à traverser pour atteindre Vienne que la Save et la Drave.
Comme vallées de pénétration, elle trouvait d’abord celle de la Maritza, puis celle de la Nischawa, prolongée par la Morawa.