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Page:Driant - L’invasion noire 3-fin de l’islam devant Paris,1913.djvu/143

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Parallèles à cette première coulée, les armées formant ailes gauches dans les deux masses principales pouvaient utiliser, en suivant la ligne de Samakow à Dubnitza, Kostendil et Pristina, la grande vallée de l’Ibar, la Morawa serbe et la Bosna.

Elles aboutissaient elles aussi sur la Save, en face de la Slavonie, et au point précis où le Danube s’infléchissant directement au Nord semble inviter les invasions à suivre, pour arriver à Vienne, l’immense plaine où dort le lac Balaton.

Tel fut ce plan que l’Europe, affolée par la peur d’un fléau cent fois moins redoutable, ne sut pas déjouer au début en tenant, coûte que coûte, les fameuses lignes de Tchataldja, situées à une journée de marche à l’ouest de Constantinople.

Si les Européens, au lieu de se laisser effrayer par les maladies contagieuses, avaient transformé ce front de 30 kilomètres environ, l’avaient retourné contre les envahisseurs et rendu absolument inabordable par des défenses accumulées, ils eussent sauvé l’Europe en obligeant l’Invasion noire à rester en Asie Mineure.

Car, en admettant que le Sultan eût forcé le passage des Dardanelles comme il avait forcé le Bosphore, il se fût trouvé dans l’étroite presqu’île de Gallipoli, dont le débouché, large à peine de 4 kilomètres, lui eût été interdit sans peine par 50.000 hommes résolus.

Ce fut pendant ces premières marches des principales armées que le ballon de Saladin rendit au Sultan les services les plus signalés : car, en attendant que les ingénieurs turcs eussent installé le télégraphe optique sur les voies d’invasion les plus importantes, il put, grâce à sa vitesse, mettre en communication permanente avec le Sultan les armées qui s’écoulaient encore en Asie Mineure ; ce fut lui surtout qui pressa la marche des Hindous et porta aux Persans les instructions qui les dirigeaient vers Andrinople, après le passage du détroit.

Et c’est pourquoi pendant deux mois, il put échapper aux recherches du Vengeur qui planant au-dessus de la vallée de la Maritza dans laquelle s’échelonnaient les longues colonnes musulmanes, espérait à tout instant apercevoir le Tzar. De Melval n’avait pas oublié, en effet,