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Page:Driant - L’invasion noire 3-fin de l’islam devant Paris,1913.djvu/8

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forces et les autres s’employaient à assurer ta subsistance de ses troupes.

Maintenant il allait se heurter directement à l’Europe, et la période ardue de sa marche allait commencer.

En attendant, il concentrait ses armées ; l’Asie Mineure regorgeait de ses soldats. Après avoir tenu à distance, sans grande difficulté, les troupes de débarquement que les Russes, sur le rivage de la mer Noire et les Anglais, sur la côte méditerranéenne, avaient installées sur certains points stratégiques importants, il avait assigné aux armées noires leurs quartiers d’hiver.

Partout les populations s’étaient mises à la culture du sol pour lui demander des moissons ; des troupeaux immenses arrivaient des hautes vallées de l’Arménie, du Kurdistan et de la Perse ; l’Égypte, cet ancien grenier de l’Europe, faisait jaillir des récoltes intensives de sa luxuriante vallée, et le problème le plus difficile, faire vivre ces multitudes pendant leur stationnement prolongé en Asie Mineure, avait été résolu du moins pour quelques semaines.

Le typhus, ce spectre qui suit les armées fatiguées et mal nourries, avait fait son apparition chez les Fellahs et les Congelais mais il avait rapidement disparu dès que les armées atteintes avaient pu cantonner et se refaire dans les provinces les plus riches de la Turquie d’Asie.

Seuls le choléra et la fièvre jaune avaient fait de nombreuses victimes dans les rangs des Persans et des Arabes des bords du Tigre. Chose curieuse, les Noirs semblaient réfractaires à ces deux fléaux dont l’un, le choléra asiatique, a son foyer originel dans l’Inde et dont l’autre, la fièvre jaune, encore connue sous le nom de « vomito negro », avait été le produit de la découverte de l’Amérique. Cette dernière maladie surtout, la plus effroyable et la plus terrifiante, les laissait complètement indemnes, et connaissant leur immunité due sans doute à leur type anthropologique, les nègres avaient acquis de ce chef un redoublement de confiance. C’est parmi eux que les médecins musulmans, recrutés en Asie Mineure et au Caire, choisissaient les infirmiers préposés à l’enfouissement des morts.

Par un bonheur extraordinaire qui avait frappé singuliè-