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Page:Driant - Robinsons sous-marin, 1908.djvu/6

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ROBINSONS SOUS-MARINS

par les pires tortures morales et physiques serait une au-dessus de mes forces, si, à l’heure suprême des spérances, je n’avais promis…

J’accomplis un vœu en retraçant cette tranche de vie, en y mettant à nu la triste fragilité d’un homme qui s’était cru fort contre l’adversité, armé contre la douleur, et qui s’est trouvé, devant le seuil de l’au de la, le plus débile des êtres.

Je dédie ces lignes aux esprits forts, à ceux qui se vantent d’avoir « la pensée libre », à ces générations nouvelles surtout, qui ne veulent plus croire qu’aux jouissances présentes et qui nient l’éternité. Je leur conseille seulement de se mettre en imagination, pendant quelques hstants, dans le tombeau d’où je viens de sortir !

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Je ne suis qu’un « terrien » et l’exposé technique des faits qui viennent de passionner le pays et, notamment, le monde maritime, eût singulièrement gagné en intérêt s’il s’était trouvé sous la plume d’un officier de marine. Le hasard a toutfait.

Je me suis trouvé, officier de l’armée de terre, dans un sous-marin naufragé par 55 mètres de fond, alors que l’accès de ces mystérieux bateaux est rigoureusement interdit à des profanes comme moi. L’enquête administrative à laquelle procède le Ministre de la Marine, enquête réclamée par l’opinion après chaque à accident de sous-marin et régulièrement tombée dans l’oubli un mois après, cette enquête va mettre en cause le Préfet maritime de Bizerte.

Comment cet Amiral a-t-il pu donner à un officier étranger à la marine l’autorisation de faire une plongée à bord d’un sous-marin, alors que des ordres aussi formels que ministériels s’y opposent ?

Comment un officier de l’armée de terre a-t-il pu se