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— Je vais quitter mon vieil ami la Barbinais, dit Alain en s’allongeant dans un grand fauteuil en face du divan de Praline.

Personne ne dit mot, tout d’abord ; mais la même certitude se peignit sur trois figures. Praline rageait en dedans : ‬ « Pourquoi cette tentative simulée ? Il n’a jamais cessé de prendre de la drogue, et, en ce moment même, il en est plein. »

Enfin, elle lança

— Qu’est-ce que vous allez devenir ?

Elle ne fit guère d’efforts pour dissimuler son ironie, elle ne se priva pas d’un regard qui ne pouvait échapper à Alain vers Urcel dont elle sa‬vait que l’agacement était aussi vif que le sien.

Alain ne répondit que par un ricanement. Puisque ces trois drogués étaient si sûrs de la fatalité qu’il avait en commun avec eux, inutile de parler ; et ainsi, ils seraient frustrés d’un aveu dont ils avaient trop envie.