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Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/149

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de toi, comme autour d’un saule gris son feuillage. Quelque chose de brisé dans la jointure de tes os laisse tes bras sans soutien. Comme on cherche ses mots, ils cherchent leurs gestes, puis, les ayant trouvés, retombent le long de ton corps avec une grâce accablante. Et leur langueur atteint, du premier coup, un tel point de perfection que je me sens près de les mouiller de larmes, aussi délicieusement lentes à se former que celles qui, peu à peu, emplissent les paupières, quand on s’étire, le soir, en été.

* * *

Tu me diras : « Ce que j’aimais en toi, c’était cette facilité à sourire, la souplesse de tes traits, tes subites rougeurs et tes vives paroles. Tu étais ivre d’être jeune, ivre d’aimer et d’être aimé. »

Ou plutôt, saisissant mon douloureux visage, tu le presseras dans tes mains,