Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/17

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des plus purs noms de la France impériale. Il partait le lendemain et venait me dire adieu. La guerre avait réveillé en lui l’atavisme glorieux et il était là, tout frémissant du devoir à accomplir, prêt au sacrifice de sa vie et l’acceptant d’avance, l’ayant fait à la France et à la Patrie.

Et cependant, la vie, il l’aimait ! Il apportait à la vivre la franchise et la hardiesse de son âme ardente et noble, ces beaux désirs d’amour et de gloire qui font palpiter un jeune cœur. Il l’abordait avec courage et fierté, et elle lui avait déjà été dure. Nous le savions, mais nous pensions qu’elle aurait un jour pour lui des heures réparatrices. Ce que nous ne savions pas alors, c’était toute la souffrance secrète dont elle l’avait meurtri, et qui lui avait arraché, à Eurydice deux fois perdue, l’appel déchirant qui nous revient aujourd’hui d’au delà de la mort. Écou-