Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/16

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composent une de ces œuvres exceptionnelles et qui suffisent, même si le malfaisant et taciturne caprice de la mort a interrompu la main qui en eût signé l’achèvement et assuré la perfection.

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De la place où j’écris ces lignes je repense à une des premières journées du mois d’août 1914. J’étais assis en ce même fauteuil, devant cette même table où reposait ce même encrier ; je tenais à la main cette même plume. Les mêmes objets familiers m’entouraient quand la porte qui est en face de moi s’ouvrit et je vis entrer Paul Drouot. Il entra rapide, la tête haute sous l’abondante chevelure, le front fièrement levé, les yeux illuminés d’un feu héroïque ; il entra de son pas alerte et franc ; il entra vêtu en soldat, joyeux et charmant, en vrai fils de race militaire qui sait l’heure venue de faire honneur au nom porté, un des plus beaux et