Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/21

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Je vous ai toujours attendue dans l’obscurité, comme si vous étiez toute la lumière ; aujourd’hui, pour la dernière fois, je vous attends. La forêt, autour du pavillon de chasse, étouffe les rumeurs du jour qui finit. Puissent ces intolérables moments, où je crois tour à tour que je meurs et que la porte s’ouvre, se prolonger jusqu’à l’aurore !

* * *

Je ne vous attends pas depuis l’heure fixée pour notre rendez-vous, ni depuis le quart d’heure qui la précède, ni depuis l’heure d’avant, ni depuis midi !

Je vous attends bien avant de me mettre à vous attendre.

* * *

Je le sais bien, vous ne pouvez pas être à l’heure, même ce soir !

* * *