Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/22

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Je vous attends debout, non qu’une excessive fatigue ne me commande de m’asseoir. Je vous attends contre la porte, je fais presque corps avec elle, ma main tient la serrure, mon front bat. Le plancher sous mes pieds vacille, comme si des charrois passaient au loin.

Mon cœur aspire à soi l’étroit espace qui vous entoure et le chemin qui vous amène.

* * *

Je vous attends. J’attends. Ce que j’attends, comme le bond sur moi du sphinx, et l’accomplissement de ma destinée, ce petit geste, quoi ! ne le ferez-vous pas : de frapper à la porte, de gratter à la persienne ?

Qu’avez-vous à tourner comme une folle par la chambre ?

L’arc de votre sourcil s’est-il retroussé vers la tempe ?

Peut-être vous êtes-vous laissé distraire par un songe ?